Pour une politique de la mer et de l’économie bleue

– Mercredi 24 mai 2023

Nathalie Sarrabezolles, secrétaire nationale à l’environnement et aux biens communs
Nora Mebarek, cheffe de la délégation française sociale et écologique au Parlement européen
Karine Gloanec Maurin, secrétaire nationale aux transitions alimentaires et agricoles
Christophe Clergeau, secrétaire national à l’Europe
Loïc Linares, secrétaire national adjoint à la mer et à l’économie bleue

L’océan, qui représente plus de 70 % de la surface de notre planète et abrite plus de 1 000 milliards d’espèces vivantes, est à la fois une ressource extrêmement précieuse à préserver et une partie de la solution pour ralentir les effets du dérèglement climatique. L’océan est aussi le creuset d’une économie dynamique et durable dont les potentiels peuvent être un formidable levier pour préparer notre avenir dans les énergies bleues, le transport maritime décarboné, les bioressources, la pêche…  

Réussir le développement durable des océans, préserver et prévenir plutôt que réparer, réussir en mer là où nous avons échoué sur terre, tel est le défi qui nous mobilise.  

L’Union européenne consacre à l’océan chaque année la journée du 20 mai, et organise des journées européennes de la mer, qui se tiennent à Brest ces 24 et 25 mai.

Pourtant à Bruxelles comme à Paris les discours pleins de bonnes intentions se succèdent sans beaucoup d’ambition dans la mise en œuvre concrète des engagements. Quels sont les leaders politiques qui portent pour la mer une ambition réelle et le traduise en plan d’action ? Aucun, ce constat est triste et révolte les gens de mer.

Pourtant, en France, où l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable, l’IGEDD, présente bien l’océan comme un levier majeur pour un avenir durable, les propositions issues du One Ocean Summit, organisé chez nous l’an dernier, avancent lentement et peinent à trouver leur souffle.

Pourtant, le vibrant discours du président de la République lors des assises de l’économie de la mer en 2019 à Montpellier s’est perdu dans les limbes pour accoucher en 2021-2022 sur des mesures techniques, utiles mais sans souffle et surtout sans inscription dans une vision d’ensemble. Les énergies marines renouvelables vont connaître un creux dangereux dans l’attente de la programmation pluriannuelle de l’énergie, le programme de R&D pour la décarbonation du transport maritime attend toujours son financement, le monde de la pêche se soulève contre une politique européenne mal négociée, le tourisme littoral peine à engager son adaptation au changement climatique, la planification de l’espace maritime a un goût d’inachevé.  

Pire, le Président Macron appelait récemment à une pause en matière réglementaire, pourtant essentielle dans l’urgence à agir dans laquelle nous nous trouvons. Comment alors protéger la haute mer, lutter contre les pollutions, notamment celles liées au plastique, contre la surpêche, ralentir le réchauffement, préserver la biodiversité marine, tout en assurant une transition juste ? « Chacun peut faire une action pour la planète », oui, certainement, mais elles ne seront pas suffisantes sans une ambition et une action politique à hauteur.  

Le temps est venu de retrouver le chemin d’une politique socialiste de la mer et de l’économie bleue, de reprendre le fil projet de 1981 : « la mer retrouvée» qui avait conduit à la naissance du ministère de la mer avec à sa tête Louis Le Pensec. Il est de notre responsabilité de proposer un projet maritime européen dans la perspective des élections de 2024 et une vision d’avenir pour notre pays pour préparer l’alternance en 2027.

Pour être au rendez-vous du défi à relever, nous lançons ce jour une mission du Parti socialiste sur la mer et l’économie bleue et proposons de nous retrouver en fin d’année présenter nos propositions. Pour un avenir durable pour toutes et tous, allons plus loin, ensemble !

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Article accessible également sur le site du Parti Socialiste  

 

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